mardi 24 avril 2007

Hangzhou

Petit déj’ dans la cour du Youth Hostel. Un mauvais plan ce détour par Hangzhou. Il devait au départ nous permettre de visiter et Hangzhou et Suzhou, en reliant les deux villes par une croisière de nuit sur le canal…. Sauf qu’on a dû écourter un peu notre séjour à Shanghai pour prendre le train pour Hangzhou ; tous les trains partant en fin d’après-midi étant complets, on a pris celui de 15h02, ce qui bouffe quasi toute la journée. Et surtout on a appris ce matin qu’en fait il n’y a pas de bateau ces temps-ci entre les deux villes, et que donc, il ne nous reste plus qu’à nous taper trois heures de bus… et comme on ne veut pas arriver trop tard à Suzhou, on part de suite ou presque : on n’aura vu de Hangzhou qu’un petit tour du lac by night hier soir… On aurait pu lézarder un peu à Shanghai à la place.

Mais pas de regret, car on aurait alors loupé une rencontre d’enfer dans le train : Min Wu (Isabelle de son prénom français et Cindy de son prénom anglais !) et M. Fang Shihou. Assise en face de nous dans le train, Min se rend compte que l’on parle français, qu’elle parle un peu, et entame la conversation. Quant au vieux monsieur charmant assis à côté d’elle, il sort de son sac un bocal en verre contenant des feuilles vertes et se fait servir de l’eau bouillante par l’hôtesse du train – c’est nous qui entamons la conversation via Min : est-ce du thé dans le « bocal-thermos-verre » ? Ca n’y ressemble guère, plutôt à une sorte de bourgeon. En fait c’est du « thé de printemps », tout fait cueilli des semaines précédentes : de toutes petites feuilles pointues enroulées sur elles-mêmes. Et le monsieur de nous inviter à la partager : il achète des gobelets à l’hôtesse pour nous (à notre grande gêne, d’ailleurs) et nous sert un thé. C’est très bon : très doux, fin et délicat. Et il porte un nom charmant ce thé : Xue Shui Yun Lu, soit littéralement, Neige Eau Nuage Vert. Ce n’est pas un thé très courant, et il se peut qu’on ait des difficultés à le trouver partout – Min nous écrit son nom dans notre carnet…. Et M. Fang nous offre le reste de sa boîte ! Tout comme pour l’achat des gobelets précédemment, impossible de refuser sous peine de passer pour de gros goujats ; on se confondra donc en « Shie Shie » avec force sourires. La conversation va bon train (c’est le cas de le dire) et on ne voit pas le temps passer ! On apprend beaucoup de choses, notamment sur la politique extrêmement compliquée des naissances en Chine : un enfant par couple normalement, sous peine d’amende élevée ou même de licenciement pour les personnes travaillant dans l’administration. Mais les exceptions sont nombreuses : dans certaines régions plus rurales, il est possible d’en avoir deux. Ou si les deux personnes du couple sont chacune enfant unique ! Car, il faut savoir par ailleurs que, comme dans beaucoup d’autres pays, le système social des retraites, ce sont les enfants qui l’assurent en grande partie à leur parents : ils doivent subvenir à l’essentiel de leurs besoins, la retraite de base étant symbolique (2000 Yuans par mois pour les parents de Min vivant à Hangzhou par exemple). Et quand on est fils/fille unique, c’est dur – du coup, l’idée, c’est qu’on a le droit d’avoir deux enfants pour envisager plus sereinement sa propre retraite plus tard… Mais pour le coup, ça augmente aussi les frais liés à l’éducation des enfants… Un vrai casse-tête chinois … Pas de souci pour notre charmant monsieur, il a 73 ans et trois enfants – la loi sur l’enfant unique n’est passée qu’en 1976, d’ailleurs Min a une sœur elle aussi.

On finit par arriver à Hangzhou - charmante, Min nous accompagne jusqu’au Youth Hostel.

On se pose, et part pour un petit tour du lac. On n’est pas tout seul (thème récurrent en Chine !) : Hangzhou est le coin à la mode pour les shanghaiens en week-end. Mais l’ambiance est bien sympa, entre moustiques et chauve-souris.

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